ASSEN
Comment s’investir à l’école lorsque l’on n’a déjà pas assez d’argent pour manger et se soigner ? Comment avoir une image positive des études alors même que ses parents n’en ont pas fait ? C’est à ces deux questions qu’ASSEN apporte la solution. Grâce au soutien de la finance solidaire, l’association agit pour réduire le décrochage scolaire en Tunisie.
Localisation | Paris (75) |
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Année de création | 2010 |
Financeur(s) solidaire(s) | BNP Paribas, BNP Paribas AM |
En Tunisie, l’abandon scolaire reste très fréquent dans les zones rurales
L'abandon scolaire est un mal dont souffre la Tunisie rurale depuis de longues années. En effet, rien qu’en 2012, selon les statistiques du ministère de l’éducation tunisien, 100 000 élèves du primaire et du secondaire ont quitté les bancs de l'école avant de terminer un cycle scolaire.
Cette déperdition scolaire est le résultat de plusieurs facteurs intrinsèquement liés à l’environnement familial, social et scolaire de l'enfant.
- Sur le volet familial, selon une enquête* réalisée par un chercheur de l’université de Tunis, lorsque les parents ont une activité non stable, ils se trouvent souvent contraints de prioriser les besoins vitaux de la famille, tels que la nourriture et la santé, au lieu de financer les coûts scolaires de leurs enfants.
- Sur le volet social, selon la même enquête*, 70% des enfants ayant abandonnés l'école déclarent que leurs parents ont un niveau scolaire primaire ou secondaire. Souvent, les parents ne sont eux-mêmes pas convaincus des débouchés professionnels de la voie scolaire. Par conséquent, ils ne mettent pas la scolarité de leurs enfants au premier plan des priorités, surtout quand la famille se trouve dans une situation financière précaire.
- Enfin sur le volet scolaire, les infrastructures scolaires dans les régions reculées sont rudimentaires et ne bénéficient pas de travaux de rénovation. Le budget alloué à chaque école en Tunisie se calcule selon le nombre de salles de classe. De ce fait, les écoles rurales étant de petite taille, elles ne bénéficient pas de budget suffisant pour maintenir les infrastructures en état de fonctionnement.
ASSEN, un réseau de lutte contre le décrochage scolaire
Financeur(s) solidaire(s) : BNP Paribas, BNP Paribas AM. |
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Fondé en 2010 à Paris, ASSEN est un réseau composé de 4 associations dont une localisée en France et 3 en Tunisie (à Tunis, Kasserine et Sidi-Bouzid).
ASSEN France coordonne les associations en Tunisie qui se concentrent sur la mise en œuvre et l'exécution des actions liées aux projets. Grâce au financement solidaire de BNP Paribas, l’association met diverses actions en œuvre pour :
- réduire le décrochage scolaire
- et donner accès à l'éducation à un maximum d'enfants en situation (très) précaire en Tunisie, particulièrement dans les régions rurales.
Trois types d’activités portant sur l'environnement familial, social et scolaire des enfants sont menées :
- parrainage et accompagnement des enfants en situation précaire. Dans ce cadre, les frais d'éducation de l'enfant sont pris en charge par un parrain en France. L'association se charge ensuite de suivre de près le parcours scolaire de l'enfant en complément du suivi déjà effectué par les parents.
- accompagnement des familles dans la construction de micro-projets entrepreneuriaux permettant de financer l'éducation des enfants et d’améliorer les conditions de vie de tous. L'objectif est d'avoir une source de revenu régulière et complémentaire aux revenus de base. Intervenant dans les régions agricoles, ASSEN accompagne les familles dans la création de micro-activités agricoles d'élevage, notamment de poulets et de brebis.
- amélioration des infrastructures scolaires dans les zones rurales. Au-delà de la rénovation de salles de classe existantes, ASSEN mène un projet visant à construire une salle de type "Container".
Résultats ?
Depuis 2015,
- 100 enfants parrainés
- 33 familles accompagnées dans la mise en place d'un micro-projet
- une salle de classe rénovée et deux salles construites dans deux écoles
- les activités d'élevage ont généré un complément de revenu de l'ordre de 170DT par mois, soit 40% du SMIC tunisien
Et ce n’est pas tout !
ASSEN souhaite renforcer sa présence à l'international en créant une filiale aux États-Unis.
En savoir plus :
*Source : étude sur l'abandon scolaire en Tunisie, réalisée par le chercheur Khaled Boughzou