Commown
Localisation | Strasbourg (67) |
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Année de création | 2018 |
Financeur(s) solidaire(s) | La Nef |
Le smartphone : un outil international de communication… et de pollution
En 2017, 1,46 milliard de smartphones ont été livrés dans le monde.
Véritable marché à part entière, il n’est pas sans conséquence sur l’environnement et sur les conditions de travail humaines.
En effet, quatre tours du monde sont nécessaires pour fabriquer un smartphone aujourd’hui : des vibreurs fabriqués en Chine jusqu’aux plastiques en Arabie Saoudite, la production mondialisée des produits électroniques est de ce fait très peu résiliente. Des ruptures d’approvisionnement peuvent survenir à la moindre crise. Ce fut notamment le cas début 2012 suite aux inondations en Thaïlande, second pays producteur de disques durs à l’époque. Ou encore plus récemment suite à la crise Covid-19 et la guerre en Ukraine.
En outre, sans indium pas d’écran tactile, et sans néodyme pas d’aimant permanent miniaturisé. Ces métaux, comme les dizaines d’autres nécessaires à la production d’un smartphone, sont produits dans des mines, dans des conditions environnementales et sociétales désastreuses. Par exemple en Chine, le néodyme est naturellement associé à des éléments radioactifs tels que l’uranium. Or, peu de précautions sont prises pour préserver les habitants voisins des mines.
Enfin, le marché du smartphone est porté par des campagnes de marketing poussant au renouvellement, indépendamment du bon fonctionnement de l’appareil. En 2017, un utilisateur renouvelait ainsi son téléphone en moyenne tous les 2 ans et 2 mois. Un rapport de l’ONU nous apprend qu’en 2016, seuls 20% des déchets d’équipements électriques et électroniques (D3E) générés dans le monde ont été correctement recyclés. Une large part des D3E sortent des filières agréées et finissent dans des décharges polluantes en Afrique et en Asie. Et au-delà de la collecte, l’amélioration du taux de recyclage constitue le deuxième défi. Pour le cuivre, le taux de recyclage était estimé à 52% en 2015 par le BRGM. À l’inverse, l’indium, notamment utilisé dans les écrans tactiles, était recyclé à moins de 1% en 2017.
Il reste encore du chemin pour arriver au tout recyclage...
En prenant en compte l’ensemble de ces faits, il devient primordial de proposer un modèle économique qui pousse à allonger la durée de vie des appareils.
Commown, l’électronique durable et éthique
Financeur(s) solidaire(s) : La Nef. |
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Née durant l’été 2016, la SCIC Commown propose de la location longue durée, sans option d’achat, d’appareils éco-conçus, ayant une démarche plus éthique. Il s'agit tout particulièrement de locations de smartphones : le Fairphone.
Grâce au financement solidaire de La Nef, Commown développe également une base de données qui permet de suivre ses appareils, du producteur jusqu'au recyclage légal. La SCIC mise sur la transparence : au-delà de la base de données, elle intervient lors de conférences sur les enjeux de l’électronique responsable et publie des articles de fond sur le sujet.
Résultats ?
- Près de 600 appareils écologiques et éthiques sur le marché en mai 2019
- Plus de 500 000 personnes sensibilisées sur un an sur les enjeux de l’électronique responsable
Et ce n’est pas tout !
Au-delà du Fairphone, Commown souhaite accompagner la mise sur le marché de nouveaux produits comme le futur ordinateur portable modulaire de Cairn Devices, sociétaire de Commown.
Grands Prix de la finance solidaire
Commown est lauréat des Grands Prix de la finance solidaire 2019, catégorie "Technologies & solidarités" :