Nicolas, épargnant au Crédit Mutuel
Comment êtes-vous devenu épargnant solidaire ?
A vrai dire, je ne l’avais pas forcément prévu. Il y a une dizaine d’années, j’avais fini mes études, j’étais en couple et installé, alors avec ma compagne nous sommes allés à notre banque pour faire le point : ouvrir un compte-joint, déjà, et éventuellement parler de nos comptes épargne.
Le conseiller du Crédit Mutuel (où je suis depuis que je suis né) nous a présenté ses possibilités d’épargne. Parmi les supports, il nous parle de l’un d’entre eux : le livret d’épargne pour les autres. Avec ce livret, les intérêts que vous devriez percevoir sont en réalité reversés à des associations de votre choix.
Nous n’avions pas un patrimoine important, donc les sommes n’étaient pas mirobolantes. Mais le geste n’était pas anodin ou inutile non plus : autant mettre à profit nos modestes intérêts.
Cela a directement fait écho à nos valeurs, et nous nous sommes dit que nous devions le faire. Je ne savais même pas que cela existait et je ne m’étais jamais intéressé à ces sujets. C’était la première fois, d’une certaine manière, que je prenais en main mes finances.
Pourquoi avez-vous décidé de devenir épargnant solidaire ?
C’est apparu comme une évidence quand le conseiller nous en a parlé.
Le conseiller nous a présenté la liste des associations qui peuvent recevoir les dons, et nous soutenions déjà certaines d’entre elles par ailleurs. Cela nous a intéressé de pouvoir orienter notre don vers des associations spécifiques qui nous tenaient à cœur, et d’avoir la possibilité d’en changer, de se dire que cette année, nous allions pouvoir donner un petit coup de pouce à telle ou telle cause.
En plus, les sommes en jeu n’étaient pas énormes : les intérêts étaient relativement petits, et d’une certaine manière nous ne les aurions même pas sentis.
On essaie modestement, à notre niveau, d’aider comme on peut, et cela était un moyen comme un autre de le faire. Un moyen simple, et j’ai l’impression que cela rentre de plus en plus dans les habitudes.
Depuis, je travaille dans une entreprise mutualiste, et dans le cadre de mon plan épargne entreprise, je ventile également mon épargne dans des fonds durables.
Que diriez-vous à quelqu’un qui hésite à passer à l’acte aujourd’hui ?
C’est compliqué, car chacun réfléchit différemment selon sa propre vision des choses.
Quand on a la possibilité d’épargner, on peut déjà se trouver dans une situation où l’on est favorisé par rapport à plus de la moitié de la population. La finance solidaire apparaît donc comme un geste citoyen, et en plus assez indolore.
Car certes, vous tirez un trait sur vos intérêts, mais pour autant vous ne touchez pas à votre patrimoine. Donc je trouve que c’est une manière simple de faire preuve de solidarité dans un contexte où on en a vraiment besoin.