3 questions à Catherine Siproudhis, membre du Comité du label Finansol
Publiée le 09.03.2021
1. Quel est votre parcours et quelles sont les motivations qui vous ont poussée à faire partie du Comité du label ?
Mon parcours professionnel est marqué par 20 ans au sein d’établissements de crédit et de sociétés de gestion financière sur des fonctions juridiques mais aussi de conformité/compliance. J’ai ensuite souhaité exercer mon métier sous forme libérale et j’ai ainsi créé avec mon associé, Me Aurélien Martin, le cabinet CSAM. Notre principal atout est de bien connaître le fonctionnement interne des entreprises qui sont maintenant nos clients, et d’appréhender ainsi au mieux leurs problématiques juridiques et réglementaires. Ma participation au sein du Comité du label Finansol est née d’une rencontre avec sa présidente, Isabelle Guénard Malaussène, qui recherchait un profil d’expertise comme le mien au sein des membres du Comité. Je suis très honorée de pouvoir contribuer au travail du Comité du label. Le secteur de la finance solidaire est passionnant et répond à des convictions personnelles.
2. Sur quels sujets en particulier souhaitez-vous apporter votre expertise au sein du Comité du label ?
La richesse du Comité du label tient, je pense, à la diversité de ses membres. Nous avons des parcours professionnels très différents, des expertises dans des domaines distincts, une sensibilité propre tenant à nos personnalités. Cette diversité offre une grande complémentarité d’approche des problématiques que peuvent soulever les candidatures au Label. Les débats lors de nos réunions sont riches et constructifs. Je m’efforce d’y apporter mon éclairage et ma sensibilité juridique. La réglementation financière peut être complexe et elle est changeante, notamment pour les structures juridiques des produits financiers solidaires et l’environnement réglementaire dans lequel ils s’inscrivent. Un décryptage juridique est donc parfois nécessaire !
3. Selon vous, en quoi l’épargne solidaire a toute son importance pour l’avenir ?
Elle est primordiale et le sera encore davantage dans notre contexte sanitaire et compte tenu des conséquences économiques de récession, dont on ne mesure certainement pas encore toute l’ampleur à ce jour. La finance solidaire a donc plus que jamais toute sa place, et même une forme de responsabilité à mon sens, pour accompagner les acteurs de l’ESS. Elle bénéficie aussi, dans une certaine mesure, d’une réglementation plus attractive avec les mesures fiscales du projet de loi de finance, le LDDS, l’offre de produits solidaires dans toutes les formes d’épargne salariale ou encore les unités de compte solidaires des contrats d’assurance-vie. L’ensemble de ces éléments contribue à une progression des encours de l’épargne solidaire. Par ailleurs, les initiatives législatives européennes devraient permettre à plus long terme cette progression de l’épargne solidaire. Les règlements européens dits « Disclosure », « Benchmark transition climatique » et bientôt « Taxonomie » profitent déjà à la finance responsable en fixant par exemple des règles de transparence harmonisées sur la prise en compte des critères extra financiers d’investissement et en définissant des activités économiques considérées comme durable sur le plan environnemental. La finance solidaire devrait aussi profiter des avancées de ce cadre juridique européen.
Les encours de l’épargne solidaire n’ont cessé de croitre sur les 10 dernières années et nul doute que cette évolution se confirmera dans les années à venir car la demande, l’offre, et le cadre réglementaire de leur rencontre, sont mieux organisés que par le passé. La finance solidaire aura donc un rôle grandissant dans notre société et le Comité du label est essentiel pour accompagner et contribuer positivement à cette belle évolution.